Ottawa (Ontario) – De nouvelles études portent à croire que le secteur de l’horticulture du Canada sera de plus en plus vulnérable aux fluctuations potentielles de la main-d’œuvre, car sa dépendance à l’égard des travailleurs étrangers augmente rapidement.
Le Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture (CCRHA) a réalisé une étude de trois ans sur le secteur horticole du Canada. Le rapport examine les enjeux liés à la main-d’œuvre et fournit des prévisions sur le marché du travail jusqu’en 2025. L’étude a révélé qu’en 2014, l’horticulture représentait 107 700 emplois. Cependant, quelque 5 800 emplois supplémentaires n’ont pu être pourvus en raison des pénuries de main-d’œuvre nationale, et ces pénuries ont coûté 353 millions de dollars en pertes de ventes. Ces coûts risquent d’augmenter à mesure que les problèmes de main-d’œuvre s’aggraveront dans le secteur horticole.
Le secteur horticole comprend trois groupes de production agricole : fruits de verger et vigne; fruits de champs et légumes; serres, pépinières et floriculture. Ces trois groupes ont des caractéristiques communes, notamment le fait que leur production est très saisonnière, très exigeante en main-d’œuvre et très dépendante des travailleurs étrangers. De fait, ces trois industries emploient près des trois quarts de la main-d’œuvre agricole étrangère, mais seulement le quart environ de la main-d’œuvre canadienne de l’ensemble du secteur agricole. En 2014, environ un travailleur horticole sur trois était étranger, et l’on s’attend à ce que cette dépendance à l’égard des travailleurs étrangers s’accentue, car le secteur fait face à un besoin croissant en main-d’œuvre et à une diminution de l’offre de travailleurs canadiens.
Parmi les principaux facteurs de la dépendance croissante du secteur horticole à l’égard des travailleurs étrangers au cours des 10 prochaines années, notons un taux élevé de départs à la retraite chez les travailleurs canadiens, un manque de travailleurs canadiens ayant les compétences et l’expérience requises, la perception négative de l’industrie chez les travailleurs canadiens, et la tendance des exploitations horticoles à être situées dans des régions rurales, où le logement et le transport représentent des défis pour les travailleurs.
Pour régler les problèmes de main-d’œuvre cernés dans la recherche, le CCRHA a mis au point, avec l’aide du gouvernement du Canada, des outils de ressources humaines en agriculture afin d’aider les exploitations agricoles modernes à gérer leur main-d’œuvre. Le CCRHA offre Agricompétences, des programmes de formation en ligne et en personne, ainsi que la Boîte à outils en RH pour employeurs agricoles, qui contient un guide de ressources en ligne et des modèles visant à répondre aux besoins en ressources humaines de
toute entreprise. Par ailleurs, des séances d’information sur les questions de main-d’œuvre sont conçues précisément pour répondre aux besoins des organisations agricoles. Les organisateurs appliquent la recherche récente aux divers groupes de production et aux différentes provinces afin d’explorer les répercussions sur la main-d’œuvre dans chaque secteur. Pour en savoir davantage sur ces outils offerts par le CCRHA, consultez le site Web suivant : www.cahrc-ccrha.ca.
Les rapports Prévisions du marché du travail jusqu’en 2025 du secteur de l’horticulture peuvent être téléchargés à l’adresse suivante : https://www.cahrc-ccrha.ca/fr/agriIMT.ca. Les données de l’étude ont été validées grâce à des consultations de l’industrie menées dans tout le Canada, notamment : 1034 sondages menés auprès d’employeurs, de travailleurs et d’intervenants de l’industrie; 80 entrevues téléphoniques; six groupes de discussion ayant regroupé un total de plus de 100 participants; 7 webinaires axés sur des groupes de production précis et ayant regroupé 100 participants au total.
La recherche d’information sur le marché du travail a été financée en partie par le Programme d’appui aux initiatives sectorielles du gouvernement du Canada.
Les pénuries de main-d’œuvre devraient augmenter dans le secteur horticole
17 janvier 2017