Ottawa (Ontario) – L’écart entre la demande de main-d’œuvre et l’effectif national en agriculture a doublé, passant de 30 000 à 59 000 travailleurs dans les 10 dernières années, et les projections indiquent que d’ici 2025, le déficit de travailleurs agricoles canadiens pourrait toucher 114 000 emplois. Voilà l’une des principales conclusions de la recherche publiée récemment par le Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture (CCRHA), L’agriculture en 2025 : comment la pénurie de main-d’œuvre déterminera le destin du secteur. La recherche d’information sur le marché du travail a aussi révélé que le secteur de l’agriculture primaire possède le taux d’emplois vacants le plus élevé de l’industrie, soit 7 %.
« La durabilité et la croissance du secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire du Canada sont à risque », explique Portia MacDonald-Dewhirst, directrice générale du CCRHA. « Il est d’une importance cruciale que ce risque soit reconnu et atténué de façon stratégique et intentionnelle. »
Le secteur de l’agriculture encourage les jeunes et les travailleurs d’autres secteurs à faire carrière dans l’agriculture. Cependant, malgré des efforts importants, les pénuries persistent et il y aura encore de grands besoins à l’avenir.
Les pénuries de main-d’œuvre entraînent des risques pour les agriculteurs, qui ne peuvent qu’espérer bénéficier d’un accès égal ou plus grand aux travailleurs canadiens et étrangers à l’avenir. L’étude d’information sur le marché du travail a porté uniquement sur la production primaire; les industries agroalimentaires comme les transformateurs d’aliments et de boissons ou les agrofournisseurs, qui ont eux aussi des besoins en main-d’œuvre, n’ont pas été inclus dans l’étude. Toutefois, les pénuries de main-d’œuvre touchent tant les producteurs primaires que les transformateurs d’aliments du Canada.
La recherche indique que la pénurie de travailleurs est grave aujourd’hui et qu’elle le sera encore plus dans dix ans, avec des conséquences néfastes pour la viabilité commerciale, la durabilité et la croissance de l’industrie. Si elle se poursuit, la pénurie de main-d’œuvre agricole aura une incidence sur la sécurité alimentaire des consommateurs canadiens en plus de limiter le potentiel d’exportation de tout le secteur agroalimentaire du Canada.
Pour régler les problèmes de main-d’œuvre cernés dans la recherche, le CCRHA a mis au point des outils de ressources humaines en agriculture afin d’aider les exploitations agricoles modernes à gérer leur main-d’œuvre. Agri Job Match est un guichet d’emplois en agriculture conçu pour jumeler les chercheurs d’emploi aux possibilités d’emploi. Il contient également d’autres outils visant à faciliter le processus d’embauche. Le CCRHA offre aussi Agricompétences, des programmes de formation en ligne et en personne, ainsi que la Boîte à outils en RH pour employeurs agricoles, qui contient un guide de ressources en ligne et des modèles visant à répondre aux besoins en ressources humaines de toute entreprise. Par ailleurs, des séances d’information sur les questions de main-d’œuvre sont conçues précisément pour répondre aux besoins des organisations agricoles. Les organisateurs appliquent la recherche récente aux divers groupes de production et aux différentes provinces afin d’explorer les répercussions sur la main-d’œuvre dans chaque secteur. Pour en savoir davantage sur ces outils offerts par le CCRHA, consultez le site Web suivant : www.cahrc-ccrha.ca.
La recherche intitulée L’agriculture en 2025 : comment la pénurie de main-d’œuvre déterminera le destin du secteur peut être téléchargée à partir du site https://www.cahrc-ccrha.ca/fr/agriIMT.ca. Elle a été validée grâce aux consultations de l’industrie menées partout au Canada, notamment : 1034 sondages menés auprès d’employeurs, de travailleurs et d’intervenants de l’industrie; 80 entrevues téléphoniques; six groupes de discussion ayant regroupé un total de plus de 100 participants; 7 webinaires axés sur des groupes de production précis et ayant regroupé 100 participants au total.
La recherche d’information sur le marché du travail a été financée en partie par le Programme d’appui aux initiatives sectorielles du gouvernement du Canada.